L'utilisation de la chromatographie sur couches minces pour separer quantitativement les flavonols des anthocyanes des extraits et jus de raisin et des vins en vue du dosage de ces colorants jaunes

Les recherches sur les flavonols du raisin et du vin prennent une importance croissante, notamment à cause des propriétés vitaminiques et physiologiques de ces polyphénols et de l'intérêt que présentent ces colorants jaunes en génétique. Dans le cas du raisin, on constate qu'il n'existait pas jusque-là de méthode adéquate d'isolement quantitatif des flavonols. Or la chromatographie sur couche mince permet une séparation fine des divers polyphénols, et en particulier des flavonols, sans qu'un traitement préalable du vin soit nécessaire. Cette technique donne en outre la possibilité de récupérer facilement ces flavonols en vue de leur dosage. Au cours des recherches entreprises dans cette direction à la Station Centrale de Technologie des Produits Végétaux (I.N.R.A.) de Narbonne, on a d'abord sélectionné la cellulose comme support et deux solvants de développement. Le mode opératoire établi, fondé sur la chromatographie bidimensionnelle conduit simultanément à la séparation entre flavonols et anthocyanes et à la séparation individuelle des divers flavonols, glucosides et aglucones, qu'il est ainsi possible d'identifier et de doser après grattage et élution. Le dosage global est fondé sur la mesure, à 430 mµ, de l'exaltation de la densité optique due à la formation d'un complexe avec l'aluminium. Dans les conditons précisées, l'exaltation est proportionnelle au nombre de molécule-grammes de flavonols par litre et indépendante de la nature des flavonols. La rutine est prise comme étalon. La précision des résultats est de ± 4 mg/l. Le choix de la chromatographie sur couche mince de cellulose permet l'utilisation de cette méthode dans le cas des moûts, des jus et des extraits. L'application de cette méthode montre que les vins rouges peuvent contenir de l'ordre de 100 mg de ces colorants jaunes par litre (vendange éraflée). Les vins blancs sont très pauvres (de l'ordre de 5 mg/l), sauf s'ils proviennent d'une vinification avec macération des pellicules auquel cas ils sont aussi riches en flavonols que les vins rouges.