Salammbô de gustave flaubert, la construction d'un imaginaire Érudit

Springer Science and Business Media LLC - Tập 25 - Trang 375-401 - 1998
Ildikó Lőrinszky

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Dans la série foisonnante des études flaubertiennes, le roman carthaginois reste curieusement marginalisé. Ce texte énigmatique, difficile d'accès, semble pourtant constituer une étape importante dans l'itinéraire artistique de l'écrivain. Deuxième roman publié aprèsMadame Bovary, Salammbô constitue une sorte de synthèse reliant entre eux les écrits de jeunesse et la production de la maturité. La lente émergence de cette œuvre s'accompagne de la mise au clair des principes esthétiques du romancier qui caractériseront toute l'œuvre à venir. Ainsi, avecSalammbô, c'est le modèle du romancier érudit qui s'affirme. Le statut ambivalent de cet écrivain-chercheur conduit à s'interroger sur le rapport entre documentation et invention et sur le statut de la littérature face à la science. Ces questions qui ont souvent dressé des pièges interprétatifs pour la critique, se trouvent aujourd'hui placées au centre des recherches flaubertiennes.

Tài liệu tham khảo

Cf. la lettre de Flaubert à son ami Bouilhet, le 14 novembre 1850,Corr., Gallimard, NRF, t. 1, p. 708. C'est ici que commence l'alternance qui caractérisera l'ensemble de la production ultérieure de Flaubert, dans laquelle on peut observer une succession quasi régulière de sujets antiques et modernes. Lettre à Charles d'Osmoy (?), Croisset, le 22 juillet 1857,Corr., Gallimard, NRF, t. 2, p. 746. Lettre à Louise Colet, le 16 janvier 1852,Corr., t. 2, p. 31. V. la lettre adressée à L. Colet, le 6 juin 1853 (Corr., Gallimard, NRF. t. 2, p. 348) ou celle envoyée à L. Bouilhet le 24 août 1854 (op. cit Corr., Gallimard, NRF, t. 2, p. 412). Cette première version fut composée du 24 mai 1848 au 12 septembre 1849. la première éditiondeLa Tentation de saint Antoine parut en 1874 (Paris, Charpentier et Cie). L'idée maîtresse de ce recueil remonte au milieu des années cinquante. V. P.-M. de BIASI, «Le Palimpseste hagiographique. L'appropriation ludique des sources édifiantes dansLa Légende de saint Julien l'Hospitalier de Gustave Flaubert», inRevue Flaubert no2, «Mythes et Religions 1», Paris, Minard,Revue des Lettres modernes, 1986, no 777–781, pp. 69–124. Cf. la lettre déjà citée, adressée à L. Bouilhet ou celle envoyée à Ernest Chevalier le 21 septembre 1856 (Corr. t. 2, p. 634). Les fragments de laTentation parurent dans quatre livraisons de la revueArtiste, les 21 et 28 décembre 1856 et les 11 janvier et 1er février 1857. (Sur cette publication et sur l'édition des différentes versions de l'œuvre, v. R. Dumesnil-D. L. Demorest,Bibliographie de Gustave Flaubert, Paris, L. Giraud-Badin, 1939, pp. 219–293). V. la lettre de Flaubert à É. Augier, le 31 décembre 1856,Corr., t. 2, p. 655 et la lettre adressée à E. Pagnerre, le 31 décembre 1856,Corr., t. 2, pp. 656–657. Sur le procès deMadame Bovary, v. le livre d'Yvan Leclerc,Crimes écrits, La littérature en procès au XIX e siècle, Paris, Plon, 1991. Cf. la lettre écrite à Jules Duplan, le 11 octobre 1856 (Corr., t. 2, pp. 640–641). À propos deMadame Bovary, v. la lettre adressée à Louise Pradier, le 10 février 1857 (Corr., t. 2, p. 679). Dans une lettre adressée à Édouard Houssaye, l'un des directeurs deL'Artiste, Flaubert propose des modifications dans les épreuves de laTentation, pour éviter une phrase «indécente». (Corr., t. 2, p. 659, lettre du début janvier 1857). En comparant la phrase du manuscrit («J'ai pétri, pour les femmes de Syracuse, les phallus de miel qu'elles portent») à celle publiée dans la revue, où le phallus incriminé se transformera en «gâteaux de miel rose», on peut constater que la concession faite à la pudeur est de taille... Corr., t. 2, pp. 681–682. Pour ce qui est du problème de datation, v. la note explicative de Jean Bruneau dans son édition de laCorrespondance de Flaubert,op. cit., t. 2, p. 1354. (La lettre adressée à Lambert se trouve à la page 689 du même volume). Lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, le 18 mars 1857,Corr., t. 2, p. 691. Lettre à Sainte-Beuve, le 5 mai 1857,Corr., t. 2, p. 710. Lettre du 23 janvier 1858,Corr., t. 2, p. 794. Cf. lettre à la même, le 11 juillet 1858,op. cit. Corr., p. 822. Lettre à Théophile Gautier, le 27 janvier 1859,Corr., t. 3, p. 11. Lettre à A. Poulet-Malassis, Paris, le 13 décembre 1862,Corr., Paris, Gallimard, NRF, «Pléiade», 1973, t. 2, p. 271. Lettre à E. Feydeau, Croisset, milieu d'octobre 1858,Corr., t. 2, p. 837. Cette expression qui désigne l'objectif principal de son livre, réapparaît à plusieurs reprises dans laCorrespondance de Flaubert. Cf. la lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, le 18 février 1859,Corr., t. 3, p. 17; celle adressée à Edma Roger des Genettes, début de janvier 1860,Corr., t. 3, p. 73; et la lettre à Jules de Goncourt, le 27 septembre 1861,Corr., t. 3, p. 177. C'est en même temps l'un des plus beaux éloges que le romancier pût adresser à d'autres artistes, v. sa lettre à C. Baudelaire, rédigée après le 19 février 1859 (Corr., t. 3, p. 17). Lettre à Félicien de Saulcy, 18–19 décembre 1862,Corr., Gallimard, NRF, t. 3, p. 274. Salammbô, édition nouvelle d'après les manuscrits inédits de Flaubert par la Société des études littéraires françaises, Paris, Club de l'Honnête Homme, t. 2 des Œuvres complètes de Gustave Flaubert, 1971, 521 p. Lettre à J. Clogenson, 25 mars 1857,Corr., t. 2, pp. 692–693. V. la lettre de Flaubert à Mlle Leroyer de Chantepie, du 31 mars 1857 (Corr., t. 2, p. 699). Corr., t. 2, pp. 712–713. Lettre à Jules Duplan, le 10 (?) mai 1857,Corr., t. 2, p. 713. Lettre à Jules Duplan, Croisset,Corr., t. 2, p. 715. Cf. lettre à E. Feydeau, vers le 25 mai 1857,Corr., t. 2, p. 725. Lettre écrite après le 28 mai 1857,Corr., t 2, p. 276. Croisset, le 15 ou 18 juin 1857,Corr., t. 2, p. 734. Croisset, le 5 août 1857,Corr., t. 2, p. 751. Corr., t. 2, pp. 772–773. Lettre du 20 juin 1858,Corr, t. 2, p. 817. Danger, Pierre,Sensations et objects dans le roman de Flaubert, Paris, A. Colin, 1973, p. 13. Valéry, Paul, «La Tentation de (saint) Flaubert», première édition: 1942; in (Œuvres, t. 1, «Études littéraires» Paris, Gallimard, «Pléiade», 1957, p. 613. op. cit, Valéry, Paul, «La Tentation de (saint) Flaubert», première édition: 1942; in (Œuvres, t. 1, «Études littéraires», Paris, Gallimard, «Pléiade», 1957, p. 613. ibid., Valéry, Paul, «La Tentation de (saint) Flaubert», première édition: 1942; inŒuvres, t. 1, «Études littéraires», Paris, Gallimard, «Pléiada», 1957 op. cit, Valéry, Paul, «La Tentation de (saint) Flaubert», première édition: 1942; inŒuvres, t. 1, «Études littéraires», Paris, Gallimard, «Pléiada», 1957, p 617. op. cit, Valéry, Paul, «La Tentation de (saint) Flaubert», première édition: 1942; inŒuvres, t. 1, «Études littéraires», Paris, Gallimard, «Pléiade», 1957, p. 616. Foucault, Michel, «Un «fantastique’ de bibliothèque», inCahiers Renaud-Barrault, Paris, Gallimard, no 59, mars 1967, pp. 7–30. op. cit., Foucault, Michel, «Un ‘fantastique’ de bibliothèque’, inCahiers Renaud-Barrault, Paris, Gallimard, no 59, mars 1967, p. 618. Seznec, Jean,Nouvelles études sur la «Tentation de saint Antoine» Londres, The Warburg Institute University of London, 1949. op. cit. Seznec, Jean,Nouvelles études sur la «Tentation de saint Antoine» Londres, The Warburg Institute University of London, 1949, p. 61. Les analyses de Jean Seznec semblent curieusement faire écho à un passage duJournal d'André Gide, v. le 16 mai 1908, inJournal, 1889–1939, Paris, Gallimard, NRF, «Pléiade», 1951, p. 266. Lettre à F. Baudry, le 9 août 1849 (?),Corr., t. 1, p. 511. Sur les trois versions de l'œuvre, v. l'étude de Jeanne Bem,Désir et savoir dans l'œuvre de Flaubert. Étude de la «Tentation de saint Antoine» Lille, Service de reproduction des thèses, 1979. (Pour ce qui est de Crépitus v. en particulierop. cit., pp. 81–83). Cf. les lettres de Flaubert à L. Bouilhet, le 2 juin 1850,Corr., t. 2, p. 628; au même, Le Caire, le 27 juin 1850,Corr., t. 1, pp. 644–645; lette à L. Colet Croisset, le 9 mars 1853,Corr., t 2, p. 258, V. aussi la lettre adressée à G. Sand après le 20 décembre 1875, inCorr., Paris, C. H. H., t. 15 desŒuvres Complètes, p. 431. Lettre à L. Hennique, le 3 février 1880,Corr., Paris, C.H.H., t. 16 des (Euvres Complètes de Flaubert, p. 310. inLittérature, n0 15, octobre 1974, pp. 52–65. Lettre du 21 janvier 1863,Corr., t. 3, pp. 293–301. V. «Salammbô, textes critiques», inLittérature, Paris, Larousse, n0 15, octobre 1974, p. 57. Gothot-Mersch, C. «Notes sur l'invention dansSalammbô», inFlaubert, l'autre, pour Jean Bruneau, Lyon, P. U. L., 1989, p. 79. Le dossier occupe les folios 148° à 168° du troisième recueil des manuscrits deSalammbô, conservés à la Bibliothèque nationale (cote NAF 23 662). La transcription du manuscrit publiée par M. Bardèche contient, malheureusement, une quantité considérable de fautes, relevées et corrigées par Isabelle Strong, v. son article «Deciphering the ‘Salammbô dossier’: Appendix 4 of the ‘Club de l'Honnête Homme’ Edition», paru dans leModern Language Review, vol. 72, no 3, juillet 1977, pp. 538–554. «Salammbô, sources et méthodes», éd. cit., p. 490. (Cf. Folio 148° recto). Lettre à J. Duplan, le 10 mai 1857,Corr., t. 2, p. 713. Jurt, J., «Le statut de la littérature face à la science: le cas de Flaubert (Salammbô)», (inÉcrire en France au XIX e siècle, actes du colloque de Rome, 1987, Montréal, Longueuil, éd. du Préambule, 1989, pp. 175–192), p. 180. L'article de T. Gautier, publié dansLe Moniteur universel du 22 décembre 1862, est reproduit dans l'édition du «Club de l'Honnête Homme» deSalammbô, Œuvres Complètes, t. 2, pp. 452–455, pour le passage cité, v. p. 454. Lettre à E. Feydeau, milieu d'octobre 1858,Corr., t. 2, p. 837. Cf. la lettre à E. Crépet, le 18 juillet (?) 1857,Corr., t. 2, p. 750; et celles adressée à E. Feydeau, Croisset, le 26 juillet 1857,Corr., t. 2, p. 749 et aux frères Goncourt, le 3 juillet 1860,Corr., t. 3, p. 94. ibid. Lettre à E. Feydeau, milieu d'octobre 1858,Corr., t. 2, p. 837. Cf. la lettre à E. Crépet, le 18 juillet (?) 1857,Corr., t. 2, p. 750; et celles adressée à E. Feydeau, Croisset, le 26 juillet 1857,Corr., t. 2, p. 749 et aux frères Goncourt, le 3 juillet 1860,Corr., t. 3, p. 94. Cf. la lettre écrite à Mme Roger des Genettes, Croisset, le 27 septembre 1876,Corr., Paris, C. H. H., t. 15, p. 498. «Flaubert: science et écriture», inLittérature, n0 15, octobre 1974, pp. 41–51. op. cit., «Flaubert: science et écriture», inLittérature, n0 15, octobre 1974, pp. 46. Danger, P.op. cit., Danger, Pierre,Sensations et objets dans le roman de Flaubert, Paris, A. Colin, 1973. p. 77. (Cf. note 36). L'observation scientifique, telle que l'interprète Flaubert, est pourtant bien différente de l'observation artistique, dans la mesure où celle-ci «doit surtout être instinctive et procéder par l'imagination, d'abord». (Lettre à L. Colet, le 6 juin 1853,Corr., t. 2, p. 349). Cf. la lettre adressée à Mlle Leroyer de Chantepie, le 18 décembre 1859,Corr., t. 3, p. 66. Lettre à Louise Colet, le 31 mars 1853,Corr., t. 2, p. 295. «La littérature prendra de plus en plus les allures de la science; elle sera surtout exposante, ce qui ne veut pas dire didactique». (Lettre à L. Colet, le 6 avril 1853,Corr., t. 2, p. 298). Lettre à L. Colet, le 24 avril 1852,Corr., t. 2, p. 79. Cf. lettre à Mlle Leroyer de Chantepie, le 12 décembre 1857,Corr., t. 2, p. 786. Lettre à L. Colet, le 24 avril 1852,Corr., t. 2, p. 76. Terme employé par Alcide Dusolier dans son article paru le 31 décembre 1862 dans laRevue française. (Texte repris par M. Bardèche dans son édition deSalammbô, Paris, C. H. H., 1971, pp. 402–410).